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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 10:44

Que d’émotion lors de ce weekend du 24 juin 2012.  Une date qui restera graver dans ma mémoire mais aussi dans celle de ma famille, de mon épouse Claire et mon fils Yann.

Tout à commencer en août 2007, je demande à mon frère Patrick cycliste de longue date et occasionnellement  triathlète de me trouver un vélo pour participer au triathlon découverte de Vesoul (70). Après une natation à la brasse, un vélo en surrégime à 26 km/h de moyenne et une CàP avec des crampes, je finis ce premier triathlon épuisé. Quelques semaines passent et je me présente à l’AG du club local Ariège Pyrénées Triathlon ; ambiance conviviale, j’écoute les conversations, des débuts difficiles en natation de Christian et de-ci de-là, çà parle Sprint, CD, LD, IRONMAN ….que du chinois pour mes oreilles chastes de futur triathlète!

En hiver 2008 début de la préparation foncière, l’objectif de cette saison d’apprentissage est d’acquérir les bases. Les premières séances sont « galèriennes », je ne fais pas 2 longueurs de bassin de 25 mètres  sans m’octroyer une pause .En vélo j’ai tout à faire endurance, puissance, technique de pédalage, c’est encore en CàP où je m’en sors le mieux. Au cours de cette première année, je franchis progressivement les étapes quelques Sprint individuelle et en équipe au compteur, puis 2 CD en milieu de saison et  un LD en septembre pour clôturer cette première année de licence.

Début 2009, il faut déjà penser à la suite… au détour des étagères textiles d’un magasin de cycles bien connu en Ariège s’engage une conversation entre un homme sociétaire du club local que j’avais plus ou moins côtoyé durant la dernière saison . Adepte du triathlon longue distance, il en est à 4 participations sur distance IRONMAN. Depuis cet homme est devenu mon ami. Il a été  l’un des acteurs qui m’a fait mettre le pied à l’étrier sur IM…et un premier élément de la réussite (mais j’y reviendrai)

2009, 1ère participation à l’IM Nice et première joie dans un excellent temps de 10 heures 30, on se dit à ce moment « comme c’est le premier, c’est la chance du débutant »

2010, IM Lanzarote 2010, au deuxième essai la pression est plus forte, je veux faire mieux qu’à Nice, je fais appel à Emmanuel Duthoit Coach et entraineur sportif du club de Triathlon d‘Autun ;  le 2ème élément clé de la réussite. Sur cette épreuve, je frise la correctionnelle, grosse Hypoglycémie sur le marathon, je m’en sors grâce au gros travail de préparation d’avant saison, résultat 11h00.

Un peu frustré par ma prestation des îles canaries, j’enchaine Deux mois et demi plus tard par le mythe Embrun, un moment un peu particulier où nous nous retrouvons avec mon frère et toute la famille. Un terrain propice à mon compère qui se délecte des pentes abruptes de l’Isoard et finit dans un excellent temps de 12h27 contre 12h35 pour ma pomme.

2011 Cap à l’Ouest IM Regensgurg en Allemagne, terrain propice pour passer sous les 10 heures…Trop optimiste sur le premier tour vélo et une météo exécrable auront raison de mon objectif … 10h05.

Après cette course, le doute s’installe, puis-je effectivement repousser mes limites ou suis-je au bout des mes capacités mentales et physique.

Deux mois passent, le choix est fait, pour boucler la boucle  et finir ma courte carrière de triathlète, je m’engage une nouvelle fois sur L’IM Nice 2012. Fort de mes trois années d’expérience et de ma collaboration avec Manu(Duthoit), je demande quelques ajustements dans la préparation. Celui-ci me concocte un plan d’entrainement qui me permettra de corriger mes faiblesses sur le vélo et mes failles sur Marathon des  années précédentes.

Matin du 24 juin 2012, il est 6h00, nous nous retrouvons Alain et moi-même pour la seconde fois en 3 ans sur la baie des anges à Nice. Je pars confiant,  l’entrainement durant ces 8 derniers mois s’est déroulé sans soucis (pas de blessures, météo hivernale globalement favorable). Je me remémore les conseils de mon mentor Alain et les mots du dernier mail de Manu (le coach) : «… fais-toi plaisir, ne penses pas au chrono et çà va le faire…).

6h30, La meute est lancée, j’ai de bonnes sensations, j’ai en ligne de mire la bouée qui se trouve à 1 kms du rivage mais au fur et à mesure que je nage j’ai l’impression qu’elle s’éloigne un peu plus de minute en minute. J’effectue le second tour dans le même rythme un peu étonné de me retrouver seul. Fin de la natation direction transition vélo, je passe sous le portique  de chronométrage ; celui-ci indique 1 heure 03 et 329 ème place, décevant moi qui croyait avoir progressé en natation cette hiver, c’est raté…Le résultat de cette natation approximative est explicable en partie par les courants présents dans la baie que je n’ai pas su dompté.

Je ne m’affole pas, la course est encore longue… La mise en action sur le vélo est bonne, la remontée sur la promenade des anglais vers St Laurent du var se fait à allure respectable (42 km/h au compteur). Les  kilomètres s’enchainent dès les premières côtes je m’étonne de reprendre des paquets de cycliste. Au détour d’une épingle au 70ème kilomètre, un spectateur me lance : « 155 ». Je songe que lors de mon premier IM à Nice 3 ans plutôt j’avais fait le 372ème temps en vélo. Je reste concentrer sur l’objectif. Je passe le 120 ème km, après quelques alertes de crampes lors des changements de rythme, je contrôle et je poursuis mon chemin à bonne cadence. Le retour le long du Var  s’effectue toujours à bonne allure ; le fruit d’une préparation bien menée. J’entre dans le parc vélo, un petit coup d’œil sur la Polar, elle indique 5h18 (-20 min par rapport à 2009)

Mais pas d’euphorie, je sais que rien n’est joué que le marathon s’annonce ardu.

Départ pour 42,195 km/h, j’effectue le premier tour sur un gros rythme, je me force à réduire la voilure dans le second pour ne pas exploser plus tard. Mais mon corps se souvient des contraintes infligées en début de course ; dans le 3ème tour, une crampe à l’ischio droit apparaît je dois m’arrêter et repartir en marchant, il faut plusieurs kilomètres pour régulariser la situation …

Aux 25 ème kms, il devient difficile d’avancer, l’allure est en baisse constante,  les douleurs musculaires sont omni présentes, il faut  se battre mentalement pour ne pas déposer les armes.

Entame du dernier tour, le passage aux abords de la ligne d’arrivée en la présence de ma famille et de mes amis, me redonne un peu de courage, il reste 10 kms, le moment difficile énoncé précédemment n’est qu’un mauvais souvenir,  j’essaye tant bien que mal d’accélérer  afin de compenser la perte de temps de l’avant dernier tour.

Demi tour à l’aéroport, il me reste 5 kms, j’assure les ravitaillements jusqu’au dernier et enfin ce tapis bleu tant convoiter, je lève la tête et regardes ce compteur  qui indique 9h57… (10h02 – 5 min écart par rapport au départ des pros)

Moins de 10h00, je l’imaginais en rêve mais je ne pensais pas en être capable sur un parcours comme Nice. Mais je suis loin de me douter que le meilleur est avenir.

Je savoure ce moment de joie avec mon épouse Claire, mon fils Yann et son ami Antoine, ainsi que Véro et Zoé. Mon premier coup de téléphone sera pour Emmanuel mon entraineur de l’ombre qui a su en 3 ans de collaboration m’amener à ce niveau de performance. J’ai une petite pensée aux personnes qui suivaient la course à distance, je veux parler de mon Frère Patrick, Franck, Jérôme, Jean Phi ….

J’ai une pensée pour Alain qui misait beaucoup sur cet IM de Nice mais du fait de ces contraintes professionnelles et ces quelques pépins physiques de début de saison n’a pu réaliser la course qu’il espérait. Mais le bonhomme a de la ressource et saura rebondir d’une manière ou d’une autre.

La soirée sera festive, nous sommes présents pour voir l’arrivée des derniers concurrents dans une ambiance de folie après 16h00 d’effort.

Après une nuit récupératrice bien méritée, il faut déjà songer à faire les bagages.

Comme à l’accoutumer, nous participons à la remise des slots pour l’IM Hawaii. Encore cette année, je n’ai pas trop d’espoir de décrocher le sésame. Il faudrait 6 désistements afin que je puisse bénéficier d’une place à Hawaii, improbable… Le commentateur annonce au micro les noms des concurrents en commençant par la catégorie d’âge la plus élevée. Arrive la catégorie M40-44, après 6 places distribuées, il reste 1 place et j’avais compté qu’il restait un désistement ; quand soudain mon nom est annoncé au micro, une ovation et une explosion de joie s’élève de notre petit groupe. Moi qui croyais terminer ma courte carrière  de triathlète après cette course de Nice, me voici qualifié au championnat du monde de triathlon IM à Hawaii.

Je voudrais dédier cette qualification à Alain, lui qui depuis près de 10 ans, a toujours été proche de ce slots mais n’a pas eu la chance de le prendre.

J’ai beaucoup appris de cet homme à mes débuts, je me suis abreuvé de ces conseils. Cela m’a permis de prioriser le point clé pour aborder ce type de compétition et m’a rendu plus fort au fil du temps.RT0192_36901.jpg 

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commentaires

J
<br /> Plus qu'une semaine avant le grand jour !!! on pense à toi Olivier<br />
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